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mardi 26 décembre 2006



Poèmes d’amour
et de rage,
(en désordre)...

A trois hommes,
A tous, finalement,
Mais surtout, aux femmes,
Catharsis...

________________________

L'instant

Il faut saisir l’instant immuable et fugace
L’instant de la comète et de la poésie
L’instant où tout se dessine, se met en place
L’instant où à jamais se lace et s’enlace
Mon amour, la vie : et la mort aussi
L’instant qui implore et s’enfouit.

Je le sais mon amour et le déplore :
Lydie fut une femme mortelle, mère éphémère
Et dure souvent, comme toi, mon mari,
Que j’aimais sans jamais l'avoir dit,
Comme je t’aimais aussi
Et presque de la même manière…

Mais qu’on le dise je ne le supporte pas
Car je les lui servais moi-même, tout cru,
Comme à toi. Mais ne te permets pas…
Pas plus qu’à toi. Depuis qu’elle n’est plus
De réouvrir la plaie vivante.

De cette blessure éternelle jamais on ne guérit
Je l’ai tuée. Ou plus exactement mon cheval
— Ce qui revient au même —
Douce Malinghô :
Sept cents kilos de bêtise amène.
C’est fait et n’y puis rien qu’écrire.

Acte manqué? Horreur, de me dire cela.
Pour cette phrase, mon amour, on peut aussi tuer,
Mais pour de bon, cette fois.
Je suis simplement partie, ça valait mieux, tu sais.

Oui, je sais je sais je sais....
J'ai toujours aimé des gens qui ne m’aimaient pas
Ou mal. Lydie comme les autres, Lydie en premier
... Ou qui se laissaient aimer, indifférents
Conditionnels. Brillants.
Françoise, Sylvie, Christian… Et Lydie, la belle, ma belle.
C’est si simple pourtant.

Pour que je t’aime dis-tu, il faut juste cela.
Ou ceci. Mérite-moi. Sois digne. Un vaillant soldat
Qui ferraille et estoque : un paravent, ô Hérode,
Un pare-tonnerre, un pare-mère… une tique.

Et tout ira ma petite.
A cette danse, on s’érode.
Je ne puis te prendre -ou venir ou t’aimer-
Dis-tu, que si si si… C’est ainsi. Il faut t’y faire.
Cela certes n’est pas dramatique.

Et tu chanfreines : « avec une qui a la foi, une héroïque,
Cela va bien. Mais n’en fais pas une affaire
Puisque ce n’est rien… » Fête agricole, foire,
Cruelle et romantique
Où l’on mène les cavales. Réminiscences.

O Célimène. On y arrivera : allons, de la patience
Du cran. Comme Catherine : une, deux, ou trois ?
Ou la Grande Catherine. Mais non. Je ne suis que moi
Hélène, ta femme, et rien que cela.

Et ne veux pas baiser, Potemkine,
Comme on va au combat, sabre au clair,
Ou aux enchères : danse du ventre, frime,
Salomé, comice patibulaire.

Non. La tête de Jean le Baptiste ne m’intéresse pas.

___________________________________


Danse des sept voiles

Aimer....
Comme on passe un oral d’agrég, un concours,
Comme on postule pour être l'ikbaal titulaire,
La favorite, la pouliche montée. Gladiateur et rétiaire,
Non. Je ne veux pas combattre, lutter :
Si d’autres ont et sont mieux que moi :
Mon amour, garde les.
Et laisse moi.
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Complainte de Robert (ad delphinum !)
« On ne sait jamais ... »

Robert m’aimait ....
Robert m’aimait ...
Mais sa maison , il arrangeait ,
On ne sait jamais !
Robert m’aimait ...
Mais ses murs , il tenait ,
Les murs aussi : on ne sait jamais !
Robert m’aimait ...
Mais les femmes , si vous saviez ,
C’est compliqué : on ne sait jamais !
Robert m’aimait ...
Mais je suis partie , à jamais .
Pourquoi ? Il ne sait :
On ne sait jamais !
__________________________________

Complainte de Robert (intégrale )...

Robert m’aimait ...
Mais aimer ne savait : on ne sait jamais !
Sa mère lui avait enseigné :
Attention , les femmes, on ne sait jamais !
Attention il a fait
Mais jamais ça n'allait .
Pourquoi ? On ne sait jamais !

Robert aimait !
C’est maintenant ou jamais !
Ce fut maintenant ...
Puis ce fut jamais ...

Robert cherche son nez ...
En Août , il cherche Juillet ,
Attention : on ne sait jamais !
Où est son nez , où est Juillet !

Robert a perdu ...
Sa femme , son nez , à jamais .
Pourquoi ? Il n’a jamais su :
On ne sait jamais ! H.L.
_________________________________________

Complainte de Nora ...

A Paris Robert s’en alla
Etudier ou aimer ?
On ne sait pas.
Il s’y plut , aima , et y resta ...

Sa mère , à ses pas s’attacha ...
Ne s’y plut pas , n'aima pas ,
Mais demeura ...

Sa femme , un jour , s’en alla ...
Vivre ou aimer ? On ne sait pas .
Mais avec lui , ne pouvait pas .
Alors en vain , il la pria ..

La vie , c’est ça ...
On ne sait pas.

Son piano alors, il prit ,
Son argent , sa maison , aussi.
Les impôts cependant , lui laissa ,
Avec la pluie , le vent , le froid ...

Sur l’amour , elle écrivit ,
Sur la haine et le froid , aussi ..
La vie, c’est ça ...

Lui était triste à en mourir
A sa fenêtre, attendant son retour.

L’eau alors lui coupa.
Et l’électricité aussi ...
Sans Robert , pas de tout ça ...
Comme ça, elle reviendrait.

Cétait obligé.
Car triste il était,
A en mourir.

Les femmes, c'est compliqué:
Les femmes, c'est rusé.
La vie, c'est ça
On ne le dit pas ..

A Rio alors  il partit :
La fête , ça n’attend pas .
Mais aussi amena Frédéri :
L’ Amazonie , Iguassou , le Niagara ...
La vie , c’est ça ..

Nora , son fax lui vola !
Mais personne ne répondit ...
Une Goy , ça ne compte pas :

Fax , fax ! Magiques bouteilles
Glissant sur l’océan ..
Inversion des veilles
Des saisons , des sentiments ..
Là bas , on s’amuse , mais on prie .
La religion , c’est joyeux !
Là bas , soleil , joie et cris :
Quelque chose crépite :
Le fax est là , mon Dieu ...
On continue la fête , le rite
La religion , c’est sérieux .
La vie , c’est ça ..
Et puis, on n’y était pas ...

Mais plus jamais , elle ne se tut :
Plus jamais , honte n’eut ,
Et plus forte , enfin , elle fut ...
D’autres étaient là .
La vie , c’est ça ...

Plus jamais ,
Yeux fermés , sans y penser ...
Pour avoir la paix
De lassitude...
Plus jamais , l’omerta ...

Et Nora , la liberté gagna.
Et la liberté gagna Nora ...
Et la tristesse aussi
_________________________________

Le garage

Mais pourquoi , pourquoi ,
Etre caniche repose l'esprit.
Pourquoi ce choix ?
La vie , c’est cela.

Faut-il alors hurler ?
Ou être brisé ?
Cela , on ne l’apprend pas ...

Adieu Platon , et Gandhi , et Spinoza ...
Vivent Calliclès , Machiavel ?
Et Nietzsche ? Pourquoi pas ?

Dans le garage , la froidure ...
Et bientôt , le gel ..
La vie , c’est cela ...
L’Idée suit-elle la température ?.

Et change-t-elle avec la météo ?
Avec le vide du frigo ?
La vie , c’est cela ...

La liberté , c’est aussi de manger ,
De , doucement , se chauffer ,
Au coin du feu de bois ...
Adieu Platon , Christ et Spinoza ,
Boèce et Marc-Aurèle : il fait trop froid !
Mes doigt gèlent :
La vie , ce n’est pas cela ...

Trente ans , à rattraper ...
N’est-il pas trop tard ?
Plus jamais , après :
Mais maintenant !

Nul n’est méchant volontairement ?
Volontairement je le serai :
Male victis : plus jamais !


My husband is gone

My husband is gone, elsewhere,
Every time, where he has not to be.
Where he doesn’t like to stay.
In Bresil, with people he doesn’t like to see.
He likes to remain with people he doesn’t like.
It is his pleasure of all days and days,
And he hates to remain with person he likes.
So he hates to remain with me, it is normal.
And I am alone, every time, and I survive,
-Sometimes against the current-.
Well, it is not tragic, I can live without him,
I can swim, too.
My daughter left, my son also,
I don’t have any more family and my parents died.
I am alone. Well, this is not tragic, I can live without them.
Then, why I cry?
My husband left, where he doesn’t want to go, always.
And I am alone. It is not important, I can live without him.
So did my daughter, and my son too.
It is normal, the children leave their parents
When they are big and strong.
And don’t remain.
I can live without them.
I knew that before.
My parents died and my family thrown me out.
It is not serious, I can live alone, and it is better.
Then, why I cry sometimes in the night?
It is not tragic. I am free.
Lonely, and free.
I can sleep the day and work all the time,
I can eat at every time and what I want,
And read, and smoke in bed.
It is not tragic. I am happy.
I just miss being unhappy, that’s all.
It is not tragic. Merry Christmas.

L’amour de Robert ...

Robert m’aime ... Il va m’appeler
Mais , bizarre bizarre , ça ne sonne pas ...
Minuit , une heure ... Dix messages ..
Deux heures , trois ... toujours rien ...

Mais Robert m’aime , c’est sûr ,
Il va m’appeler, il l'a dit ..
Il l'a dit, il ne peut vivre sans moi ...
Et moi, je ne peux vivre
Si quelqu'un ne peut vivre sans moi...

Il faut que j'y sois : puisqu'il ne peut etc...
Collée au téléphone.
Dix heures , onze , midi ...
Un message encore ...
Et toujours rien ..

Robert m’appelle... lundi ...
Mais le forfait est passé, comme le vent ..
Dommage . Il n’était pas chez lui ,
Voyons ... Mais chez Catherine , c’est évident ...
Enfin , réfléchis ...

Le veek-end , il va chez des gens aimables ...
Où avais-je la tête ?
Pourquoi ne pas avoir essayé son portable ?
Je le sais bien pourtant ... Suis-je bête.

J’aurais dû y penser,
S’il n’était pas chez lui ,
C’est qu’il était ailleurs ...
Logique ...

Je ne pense jamais à rien ...
Jamais ... Sinon j’aurais pu lui parler ...
Dommage. Bien fait pour moi ...
Et lui aussi , il est bien ennuyé ...

Robert m’aime, vous dis-je,
Il regrette que je n’aie pu le joindre ,
Il ne me le reproche pas , il est l'Oint...
Fils de Elie, fils de Robin,
Depuis cinq mille ans
Et bon, et tolérant ...

Mais c’était si simple pourtant ..
Baste , il m’aime tout de même ...
Même si je ne réfléchis jamais ...
Robert m’aime ...

Alors il me demande de le rappeler ...
L'oint du Seigneur...
Mais le forfait est passé...
Quelle petite tu fais, sous ton air ...
De poète. D'auteur...
Tu as gardé... l’argent du beurre ,
Le beurre et... même la volière ...

Tu m’a exploité , tu as , n’as pas , as fait , n’as pas fait ...
Tu as raté...
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Mesquine, nulle, ta carrière...
Cévenole âpre au gain, avare, dure,
Et aussi dépensière,
Mais si mais si ...

Avec l’argent de Robert ,
Qui pâtit et pâtit et re pâtit ...
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Et les enfants , n’en parlons pas ...
Quelle mère !
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Et sa famille, n’en disons rien
Tu as tué ma mère...
(Dans la tradition,
Les belles mères, beaucoup, meurent,
— Certes centenaires,
Mais de malheur —.)
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Robert m’aime , vous dis-je
Mais tout de même
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Mais Robert , ô Robert m’aime...
Malgré tout , malgré ma mesquinerie ...
Malgré , malgré ... tout de même!
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Bien sûr, toujours... goutte à goutte...
Mais, mon amour, d’où vient, d'où vient,
Qu’après avoir raccroché,
Glauque et inerte, vide et lestée, le dégoût
Et le flash, soudain : ce crochet au plafond...
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Bizarre bizarre ...
A présent , ce crochet à jambon...
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Tentant...
La hauteur est correcte : la hart,
Mon amour , est tout un art ...
Trop haut , on se décapite , ce qui est inélégant ,
Trop bas , on s’étouffe , ce qui est pénible,
Ou risible
Digue dondaine,
Digue dondon


Le poids de la personne
(il y a une formule)...
Multiplié par dix, et divisé par la somme...
Egale... la hauteur en mètres idéale ...
Mais Robert m'aime,
Digue dondaine
Digue dondon...

Au pif , ce crochet doit aller ...
D’où vient ? D’où vient ?
Et si vite !
Mais Robert me rappelle :
Tout de suite ...

— Ca va ? Tu vas bien ?
Je me fais tant de souci !
Car je t'aime...
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Car il est bon mari, solide et aimant,
Il s’inquiète énormément .
Avec moi, on ne sait jamais ...
Une plaie...
Il faut dire, je le mène par le bout du nez...
Qui est long...
Digue dondaine,
Digue dondon...

— Tu es sûre que tu vas bien ?
— Tu es en train de peindre ?
— ? » (Peindre ? Non , me pendre , peut-être ?
Moins un "i") ...
— Ne t’en fais suuuurtout pas,
Je suis si triste, ma chérie
Que tu sois loin... »
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

— Ne t’en fais suuuurtout pas ... »
Nulle, mesquine, irresponsable etc...
En un mot , folle à lier ...
Mais quoi ?
Tout le monde a le droit
Le droit de vivre, d'être aimé ...
Même les gens comme moi ...
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Il m’aime, alors, malgré tout ça
Et même pour ça... (Ca complique)
Et il est si fort, si bon...
Après les houris, la supplique...
Tique et génie, génie et tique...
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

Il me console — Ca va ?
Sinon, il est là, évidemment ...
Toujours là…
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...

C’est si rassurant de savoir que l’on vous aime
Tant et tant ...
S’il n’était pas là, que serais-je ?
Et ron et ron petit patapon
Digue dondaine
Digue dondon ...
Je ne sais pas ...

A mon ex mari et à la postérité…

C’est une mesure à quatre temps :
Une petite cévenole, qui va mal,
Un libanais qui va très bien…
Apparences...

Il est beau, elle est jolie :
Un peu gamine, aussi.
Apparences de la vie quotidienne,
Il l’aime, elle aussi. Il est fort et la rassure
Elle est marrante et le libère…

Images…. D’épinal. Cela n’existe pas.
Elle ne le libèrera pas, il ne la rassurera pas…
Ce sera, c’est, sans qu’ils le sachent, déjà le contraire…
Il n'y a pas d'amour heureux...

Car c’est très vite, ô Figaro, l’air de la calomnie
Qui danse, s’insinue, rampe, embrasse et mord,
Et suce le sang, s’accroche comme une pipistrelle :
Elle n’est pas digne de toi, mal habillée, piètre,
Inéduquée… Elle n’est pas des "nôtres".

Enfin, réagis, sois un homme, mon fils…
Ne te laisse pas mener par le bout de la queue…
Elle accepte l’humiliation et même en rit : question d’habitude.
Elle a de puissants anticorps.

Mais lui reprend l’aria, discrètement, malgré lui…
Il est écholalique, c’est son travers…
Il a du mal à penser, à juger, à vivre.
Mais la République des beaux-frères est là…
Toujours là. Pour le faire à sa place…

Attention, on doit de l’argent à Akram,
Et puisque tu te permets des fantaisies,
Il n’y a pas de raison qu’ils patientent, les beaux-frères.

On va devoir vendre un immeuble,
Question d’honneur… Tu vois la ruine ?
Dans quel pétrin tu nous as mises,
Enfin, sois un homme, mon fils…

Les beaux-frères, toujours :
Des ronds qui vivent sans se questionner
Juste pour eux et leur smallah. Pas des méchants…
Non, juste ce culot gluant qui fait les génocides,
Qui pèsent d’un poids obscène
Vers où penche la balance, toujours.

Qui disent, après : on ne savait pas…
Mais qui, pendant ont dit : parlons d’autre chose,
De choses plus gaies, voyons,
Ce n’est ni le moment ni le lieu…

Comment se passe la grossesse de Rebecca ?
Rachel s’est foulée la cheville, un drame épouvantable,
Juste à la veille de la bar-mitsva de Laurent…
C’est horrible…

Il ne sait plus. Il l’aime, c’est même pour ce qu’elle est
Qu’il l’a choisie
Pour enfin se libérer du Grand Pardon quotidien,
Des beaux-frères ventrus et indécents…
Mais si rassurants, si utiles, c’en est un régal.

Il vogue, louvoie entre loups et chèvre
Tantôt loup, tantôt patou. Il est faible, au fond,
Et elle, plus forte qu’il n’y paraît… Une force malvenue
De résistance à la déréliction. L’habitude, toujours…

Une valse à trois temps : il ferraille, se tait, puis fait chorus
(Avec la meute).
Il n’a pas compris : c’est lui qui est visé,
Bien plus qu’elle, par le mépris.

C’est un test, une épreuve.
Un jeu banal pourtant : cela se fait à la chasse.
A la guerre (ou dans les génocides).
On tape aux couilles ou aux femelles.

C’est la règle, le dos au mur.
Les mâles, ma foi, (en cas de pénurie),
Ne valent pas la balle pour les abattre.

Couper les couilles est plus simple
Qu'hystérectomiser, mon amour,
Tous les éleveurs savent cela.

Et on regarde la cible, l'homme : révolte ou soumission?
De toutes façons, on a gagné, à terme du moins.
S’il réagit, on pleure : on sait que l’on a perdu.
Provisoirement. Car cela recommencera le lendemain.

Et puis le jour suivant. A l’infini, on a le temps…
S’il ne dit mot, il y a de l’espoir, et l’espoir fait vivre…
S’il adhère, ô Dieu, on n’oserait y croire…
Alors, c’est bel et bien fini. Echec et mat.

Mais de toutes manières, c’est gagné tout de même :
Car les larmes sont inépuisables.
Cela prendra un, trois, dix ans s’il faut.
(Il en fallut vingt-cinq, l’amour était durable…)

Il sera malheureux et forcément éclatera,
A la moindre vaisselle douteuse,
Devant un carrelage pas très net…
.... O, discussions indignes, oiseuses,

Et en effet on ne parla plus de Hegel
Mais de Terral sans rincer,
L’eau vive de votre pavé,
De Monsieur Propre et de javel ammoniaqué…
La nouvelle phénoménologie de l'esprit...

Le temps… Oui, le temps joue en la faveur
Des beaux-frères…
S’il ne dit mot, c’est un point de marqué :
Car Spartacus est seule,
Et c’est un avantage, car ils sont…
Allez, en les compactant en JPG, voire même en TIF,
Disons deux cents ?

Car les beaux-frères
Ont aussi des beaux-frères, qui eux-mêmes…
Et ainsi de suite… y = x²... exponentielle
Et pas besoin de zip pour les sortir, ils surgissent seuls.

Dès l’orage, du Brésil et d'Amérique,
Poitrail en avant... En ordre de bataille,
Les mâles dominants en tête de gondole...

Bouchonnés, costume de soie grège…
Limousine, comme aux enterrements...
Femelles reliftées, culs en plastique
Seins retaillés et vison, série courante...
(La mort vous va si bien),
Le Grand Pardon à Rueil ...

Ne pas la défendre est déjà un pas d’accompli,
Intéressant : affaire à suivre.
Car c’est elle alors qui va le mépriser
Puis le détruire… Silicose.
Le tour est joué : la victime est recrutée.

Au moindre retard, au moindre regard agacé, c’est elle
Elle toute seule qui va finir
Le travail commencé, lentement.
Chuchotements et cris.
On a le temps…

Mais s’il hurle avec les loups, alors là, c’est l’estocade.
Fin de match. Gagné.
Il va docilement faire les trois tour à tour
Et en même temps parfois.
Car il est docile, mais docile à tous, c'est fâcheux.

Peut-être ne pouvait-il faire autrement ?
Comment combattre contre des larmes, de la douleur,
De la fragilité inébranlable, puis de la force affichée,
Mâmes et femelles, combinés, se relayant ?

Qu’elle parte, enfin,
Qu’il puisse vivre sans son regard ironique,
Dans sa maison, tranquille. Sans son mépris.
Car c’était le but : qu’elle le méprise enfin,
Elle qui l’avait tant admiré.

Et tout sera dit… Cela se passera tout seul,
Sans coup férir.
Même la mort ne fera pas cesser l’œuvre durable,
Qui perdura à sa créatrice,
Comme la silicose au travail de la mine :
On passe à la postérité comme l’on peut,
Douce Mamita…

Exeat. Ouf, ça va mieux. Pour tous.
Mais il en faut une autre, une plus convenable…
Il n’est pas dépourvu :
Il y a pensé, il est prévoyant, et, à sa manière,
Bon gestionnaire
Des autres et de l’argent, malgré quelques couacs.

Des actions en berne, de l’argent perdu,
Une femme aussi, broutilles…
On ne réussit pas à tous les coups mais on se refait.

L’autre est terne et pour tout dire, ennuyeuse.
Il l’a sans doute choisie pour cela.
Le repos du guerrier :
Une femme qui vous écoute et dit mmm mmm mmm
A chaque fois;
Et même à chaque bourde, c’est inestimable.

Mmm-mm ? L’histoire est jolie et poétique :
C’était aux chiottes — car lorsqu’il se déculotte,
Il a tendance à téléphoner,
Au dernier numéro appelé,
(Attention, cela coûte.) — Et la conversation fut remarquable.

Il expliquait,
—Il adore expliquer, surtout lorsqu’il n’a pas compris— :
Des paroles gaies, définitives, des remarques inaudibles,
— Ca faisait clap-clap : ponctuant l’argument pédagogique,
Ca devait être la merde qui chutait
Il était tout joyeux, cela faisait plaisir à voir.

Et en réponse, des mmm -mmm -mmm seulement.
Puis, frr frr et un bruit de chasse d’eau.
J’ai fini par raccrocher : faut pas être vache tout de même,
Et cela coûte. Scènes de la vie conjugale.

Il s’abonne. A tout : à l’atelier, au cinéma, -c’est plus pratique-.
Lorsque l’ennui ou l’horreur d’être soi vous tenaille,
On se fait une toile.
On ne voit pas ce que l’on veut,
Mais c’est abordable.

On s’abonne à Catherine aussi.
Bien sûr on ne...
Mais c’est plus économique, également.

Vie simple et tranquille. Mercredi et samedi,
Week-end inclus.
C’est réglé. Il regrette parfois l’envolée et l'appelle.
Il l’aimait au fond.

Elle était plus marrante, créatrice, qu'il dit.
Hélas...
Tu es belle, merveilleuse, tu as un talent...
Je t'aime. Sans toi, je ne...
Et ron et ron petit patapon...

Bon, mais l'autre est là, à deux encâblures,
Dans un loft bien rangé, à Montparnasse,
Et suce bien sans doute, et sourit, et dit mmm-mmm.
Tout bien pesé, cela compte aussi.


Puis il coupe la conversation:
Excuse-moi, j'ai rendez vous, on est mercredi...
Où avais-je la tête, j'aurais dû lui dire,
Arrêter le panégyrique, lui rappeler
Que Catherine l'attendait. Je suis étourdie,
Et égoïste surtout. Mea culpa.

Mercredi et samedi, week-end inclus.

L'enfuie accepte, écoute même :
A quoi sert d’être malheureux à deux ?
Cela n’enlève pas le malheur
Que l’autre le partage, au contraire.

Mais les enfants, non. Et puis... cinq ans de relations
Glissé dans la conversation
Comme ça, sottement,
Une gaffe sans doute. Arithmétiquement,
Cela ne le fait pas. 
Il n'y a que quatre ans que je suis partie
Et...  5-4=1, non ?

Avec une femme douce,
Qui n’a pas connu la déréliction, le passé.
Qui ne vous fixe pas d’un air ironique,
Qui ne se moque pas
Des glorieux, des beaux-frères.
Une pucelle, en somme.

Cinq ans… Cinq ans, mon vieux. C’était le mot de trop :
Cela fait un an de superposition, arithmétiquement.
Et cela change tout. Ne sait-elle pas se taire ?
Supputations, évidences...

Pourquoi s’appelaient-elles toutes Catherine ?
Des amourettes de substitution, des catherines, quoi…
Catherine I, Catherine II, et Catherine III…
Décidément, il manquait d’originalité...

Même pour cela.
Bon sang mais c’est bien sûr :
C’était la même !
Et si… si le départ de l’ancienne

Avait été prémédité,
Pour pouvoir être tranquille
Avec l’unique Catherine,
La Catherine de cinq ans déjà ?
-Comme les œufs chinois ?-

Si, en croyant se libérer,
Elle avait été manipulée ? Et si…
Un autre ver dans le fruit :
Comment ne l’a-t-elle pas vu avant ?

C’est ainsi. Il va falloir vivre avec cela.
Comme avec d’autres choses, la mort de sa mère,
De son père aussi,
Le départ de sa fille, la vie quoi…

Les harcèlements d’Erdal — presqu'un bonheur
C'est à dire un malheur inversé qui soulage
D'un primitif, comme un platane d'un mal de tête
La vie quoi…

Et la mort qui soulage un peu.
Gustau, protège-moi. Où que tu sois je veux te rejoindre.
L’homme que j’aimais m’a trahie, manipulée…
Avec sa smallah, puis ses catherines à répétition...
Ces catherines à trois coups.

C’est de ma faute, j’aurais dû en choisir un autre,
Ou des autres, moins fous, des normaux,
Des qui conduisent, aussi...

Erdal idem, le harcèlement en prime. C’est de ma faute…
Pourquoi est-ce si difficile de haïr les gens ?
De les tuer, même ?

Parce qu'ils sont tous innocents.
Pauvre Robert, citoyen principal de la république
La république des beaux-frères,
Que pouvait-il être d’autre ?
Malheureux Erdal, le Kurde honni,
Que peut-il être d’autre ?
Sinistre Mamita,
Sacrée d’un roi d’opérette,
Que pouvait-elle faire d’autre
Que subir, puis détruire avec amour,
Méthodique, persévérante,
Un à un, tous ses enfants,
Surtout le mâle unique, unique, oui,
Garant de statut et argent ?

Pauvres beaux-frères formatés depuis toujours,
Respectabilité- famille- argent- affaires
Que pouvaient-il être d’autre ?
Que des racisés racistes avortés ?

Pauvre Catherine, la seconde, la roue de secours,
Comment ne pas se poser
Devant l’aimée, l'absente,
Non, elle n’est pas une vacataire, une passade,
Ou du moins une passade de cinq ans ?

Cela compte pour la titularisation et pour la retraite…
Elle compte ses points,
Petite fonctionnaire,
Et elle a raison, au fond. Il faut se faire respecter.

Elle n’est pas une catherine, mais la Catherine.
Pauvre petite fille, Spinoza en chaire,
Qui n’a pas voulu choisir
Et a rejeté ses deux parents.

Pauvre Kurdes mes frères,
Macs, souvent, délinquants, toujours,
La kalachnikov prête, en bandoulière :
Mais qu’avons-nous fait pour les défendre
Lorsqu’ils étaient génocidés ?

Personne n’est responsable.
Je ne peux même pas les haïr.
Et j’en meurs doucement.
De rage et d'amour.

Me tirer une balle dans la tête ?
Ce n’est pas pratique,
D’après Erdal, tueur et spécialiste,
On met plusieurs minutes à mourir
Et c’est très inesthétique,
(Il faut penser à ceux qui nettoient après).

Des barbituriques ? Foutaises,
On se réveille juste nauséeux…
La pendaison ? Hideux ensuite.
La défenestration ? On risque le fauteuil.
Le gaz dans la voiture ? Cela évoque les nazis…

Mais il faut juste un tuyau, l’investissement est minime.
J’opte pour le gaz, pardon Andrew
Pour la pénurie d’essence,
Et la couche d’ozone…

Burlesque. Je vais me suicider…
Et tu me rappelleras après.
Au fond, tu as raison : si je ne réponds pas,
C’est que j’aurais réussi,

Et avec la formule orange passion,
—Seules les minutes réellement consommées
Sont décomptées—
Cela ne vaut pas la peine de s’en passer.

Si je réponds, c’est que j’ai raté -ou renoncé-,
Et tu me diras de rappeler :
Avec le forfait soir-et-week-ends,
Pour moi, c’est gratuit.

Oui, c’est la solution. Tu rappelleras après.
Principe heures pleines/ heures creuses, toujours…
(Comme pour Catherine en somme:
"Tu travaillais tout le temps,
Alors, ne me dis pas, surtout pas
Que je te prenais quoi que ce soit...
Il me fallait bien vivre aussi, à la fin
Je bosse, j'ai besoin de me détendre").

A quoi tient l'existence,
A un fil, à un forfait.
Au fond, c’est cela la vie, un forfait limité…
Des promotions. Tu veux venir ? C’est possible,

Avec un week-end compris,
On a des avantages, trente pour cent sur le billet,
Ca vaut le coup…
Le coup, ce n’est rien de le dire.

A quoi tient le bonheur...
C’est simple comme un coup de fil,
Comme un chèque-vacances…
Mmm-mmm mon amour, (je n’ai que le clap-clap :
Avantage du téléphone). Et inconvénient aussi.

Je t’aime quand même…
Question d’habitude peut-être.
Je ne sais pas, ô petit juif torturé.

Mais je ne dirai plus jamais mmm-mmm.
Pour ça, voir Catherine l'Unique
Le repos du guerrier.
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A Erdal, ange patibulaire,

Tu me fais peur : peur vraiment,
Et aussi m’exaspères,
M’ensorcelles et me scelles,
Et m’assouvis en même temps
Et de même manière.
Sublimation, quintessence :
Fête perverse, ordinaire et inouïe
Peut-être fatale, dont on ignore le sens,
La fin, la source, l’estuaire et le cours…
Fête mystique, prodigieuse et infinie,
Cérémonie barbare dont on ne sait
Le chorégraphe initiateur
L’inspirateur et l’inspiratrice
Le maître d’œuvre, l’ouvrier,
Et la victime immolée...
Peut-être suis-je moi aussi
La funeste impératrice
La mystérieuse déesse
Créatrice et créature,
Qui incite et harcèle,
Blesse et torture ?
L’ange noir, l’ange de la mort ?
Insidieuse et cruelle Pandore,
Lorelei, Moïra et Erinnye encore,
Principe femelle, et mâle aussi
Qui prétend abhorrer -et qui abhorre-
Ce qu’elle suscite et ressuscite,
Et adore, et fuit,
Et exalte et excite
Pour le honnir,
A chaque fois davantage,
Le rechercher encore
Et toujours le haïr

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A Gérard, poète et philosophe

Après le machisme féministe et banal,
(Tu es nulle mais je t’aime,
Que ferais-tu sans moi ?
Heureusement que je suis là)....
Le machisme viril qui se croit obligé,
(laisse moi faire, tu ne sais pas...
-Pas le pire car il se croit aussi obligé,
Parfois, de remonter les tuiles
De tondre le braouca, de tronçonner
Et c'est toujours ça de gagné-)…

Le machisme bon enfant et infantile,
(Que ferais-je sans toi ?
Dépêche toi, maman m’attend
Je suis en retard...
Et conduis bien car j’ai très peur)...
Car je suis fragile…
Car je suis fragile...
Je suis fragile.
(Pas un macho, quoi !)

NON !
(Mais pourquoi, pourquoi, ne conduisent-ils jamais ?)
Un karma, sans doute.

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Le saloir

Et tu es le trouble et le désespoir
La vie tranquille et jolie
Le "oui mais" et le "oui si"
La peur à voix blanche
Qui navre et frémit
Et la balance,
La crainte de l'autre ou de la vie
Et la crainte de la crainte qui...
Te précipite vers mainte et la fuit
Quand elle vient, et te cognes,
Et y retourne quand elle dénie
Comme mouche à sa charogne...
Et reproche aux larmes la distance,
Etanche, enivrant poison
Fiole dont tu raffoles,
En fait, pathos, repentance
Et recommence: oui non.


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Editrice et auteur (HBL, "Paroles de femmes" et "L'actualité en blog" ou "Feu rouge clignotant") Site: http://larrive.blogspot.fr